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Nous y sommes ! La réforme du dispositif CACES® est devenue effective depuis le 1ᵉʳ janvier 2020. À l’aube de cette nouvelle page qui va modifier durablement l’offre de formation en matière de conduite en sécurité, les premiers effets ne se font pas attendre. Quelques tendances se dégagent en effet depuis plusieurs semaines. Le marché de la formation a déjà évolué, et ce n’est que le début. Le point avec Loïc ALLAIN – Directeur du développement de Manuteo et associé au sein du Groupe Smartlog.
La réforme apporte son lot de modifications que se doivent de prendre en compte les OTC (Organisme Testeur Certifié) CACES®. Que ce soit en lien avec les prérequis des testeurs, l’organisation des sessions, les exigences requises sur les équipements ou sur les matériels… l’impact de la réforme est global. Comme l’indiquait Loïc ALLAIN dans un précédent article (ndlr « Réforme du CACES® : le point sur les nouvelles catégories d’engins »), cette réforme va impacter parfois fortement les organismes de formation, ainsi que les utilisateurs de CACES®, selon la catégorie d’engin concernée.
Les engins de chantier font partie de ces catégories très impactées. « Deux mesures sont particulièrement fortes, explique le Dirigeant associé de Manuteo. La première consiste à recourir lors des épreuves duCACES®, à des engins dits représentatifs. Cela pousse donc la plupart des organismesde formation à renouveler leur parc matériel, quitte à se heurter à certainesdifficultés, notamment au fait de disposer d’engins paradoxalement plutôt raressur le marché de la location d’engins ». À titre d’exemple, pour les pelles hydrauliques de plus de 6 tonnes classées en catégorie B1 dans la R482, il sera désormais nécessaire de manipuler un engin d’une masse supérieure à 12 tonnes minimum, lors d’un test CACES® R482. Autrement dit, un type de matériel difficile à louer. Et ce qui est rare… est cher !
Deuxième exemple de mesure impactante : certaines dispositions très contraignantes, nécessiteront cette fois des infrastructures particulières. Un exemple « parlant » concerne la catégorie E des engins de chantier. L’épreuve du tombereau exigera une piste de 500 mètres minimum ! En d’autres termes, sans surface disponible longiligne, difficile de proposer ce type de CACES®.
Ajoutez à cela la notion de co-activité, qui consiste à limiter le partage d’une même surface pour plusieurs types d’épreuves CACES® de nature différente… Il devient alors nécessaire de disposer d’une surface foncière importante. L’impact lié aux investissements requis incite donc de nombreux organismes à se retirer du marché. Quant au besoin en terrain disponible pour se maintenir en R482, cela devient rédhibitoire, principalement dans les grandes agglomérations. Les conséquences, en particulier en Île-de-France, sont directes : l’offre à date s’est amoindrie en engins de chantier.
Enfin, à l’ensemble de ces contraintes, s’ajoute la règle des « quotas ». Ces quotas imposent aux Organismes Testeurs Certifiés d’assurer un minimum de tests dans leurs propres centres de formation. Le pendant de cette mesure limite de facto le nombre de tests effectués en « intra », à savoir sur les sites des clients finaux. Il est donc probable qu’un grand nombre de formations et de tests CACES® soient donc réalisés massivement en centre, au détriment des formations et des tests sur site.
Comme évoqué plus haut, la nécessité de renouveler un parc matériel existant pour se conformer aux nouvelles recommandations, a bien sûr un impact sur les charges de structure des organismes de formation, et malheureusement donc, sur les prix de vente. « Nombreux sont les centres à avoir attendu pour établir leurs tarifs CACES® R400, et surtout pour les communiquer ! L’attentisme général, à présent derrière nous, laisse désormais apercevoir une tendance légèrement haussière, exception faite pour les engins de chantier concernés par une hausse plus marquée » explique le Directeur du développement de Manuteo.
Dans le détail, selon les premiers éléments observables sur le marché des CACES® en France, les tarifs des CACES® chariots pourraient évoluer de 5 % à 15 % en moyenne. Les engins de chantier voient globalement leurs tarifs très à la hausse, du fait des éléments cités plus haut, parfois jusqu’à 30 % ou 40 %. L’impact est par contre quasi nul pour les grues auxiliaires, finalement peu concernées par la réforme. Les gerbeurs accompagnants et les ponts roulants ont le bénéfice de la nouveauté, car s’agissant de création de CACES®, ils ne souffrent d’aucun historique.
Reste au final les nacelles avec les CACES® R486 fortement impactés eux aussi. Néanmoins, la réforme pourrait bénéficier à l’utilisateur final. Les Plateformes Élévatrices Mobile de Personnes (PEMP) ont en effet été en partie fusionnées. Le groupe A comprend à présent les 2 catégories du précédent référentiel (1A et 3A), avec un raisonnement identique pour le groupe B. Le conducteur de nacelle devra donc passer aujourd’hui a minima un test sur deux engins différents. Dans cette configuration, les premières tendances se dessinent : en comparant le fait de passer deux CACES® R386 (CACES® 1A et 3A par exemple) avant la réforme contre un CACES® R486 (CACES® du groupe A par exemple) après la réforme, le coût global de la formation par salarié sera moins élevé.
Malgré ces changements et les impacts pour les professionnels de la formation et les conducteurs d’engins, une chose est certaine : la situation va encore évoluer jusqu’à se stabiliser sans doute sur le second semestre 2020. Misons sur une évolution dans le bon sens, à savoir celui de la simplicité et dans l’intérêt des utilisateurs.
Le contenu des recommandations change encore et encore, vers de la simplification. En novembre 2018, la Recommandation R486-A est venue remplacer la R486, stipulant ainsi que l’épreuve du porte-engins si décriée serait non plus une composante obligatoire des tests, mais une simple option. De quoi soulager l’ensemble des professionnels et des stagiaires.
Par ailleurs, la nature n’aimant pas le vide et le marché non plus, l’offre parfois manquante, comme pour les engins de chantier en Île-de-France, va donc sans doute se reconstituer avec le temps.
« Il faut désormais attendre que chacun s’habitue à cette nouvelle offre : utilisateurs de CACES® tout comme organismes de formation. Et s’adapter… » conclut Loïc ALLAIN.
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